Article du Journal La semaine de Nancy : "Logistique : pour atteindre la neutralité carbone, on change tout !"

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18/01/2023, Jonathan Nenich

Logistique, transport : le défi environnemental est aussi colossal que nécessaire.

Alors en Lorraine, on s'adapte. Le géant FM Logistic a rappelé en fin d'année dernière son plan baptisé « Powering 2030 » pour atteindre la neutralité carbone d'ici sept ans. Dans son sillage, c'est toute une filière qui entame sa révolution.
Le plan du logisticien FM Logistic, baptisé « Powering 2030 », poursuit un objectif limpide : atteindre la neutralité carbone d'ici 2030. Au coeur de l'enjeu, le transport. Le logisticien (1, 5 milliard d'euros de chiffre d'affaires, 27 600 collaborateurs) basé à Phalsbourg compte réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre liées à cette activité. Alors il faut s'organiser.

Au programme : mutualisation des livraisons, planification du nombre de véhicules déployés en ajustant la taille des colis, et innovation. En France, 30 camions du groupe roulent déjà à l'Oléo 100, un biocarburant de fabrication française capable de réduire les émissions de CO2 de 65 % par rapport au diesel.


Face à l'urgence climatique et alors que le transport routier rejetait, selon les chiffres du gouvernement, 123,3 millions de tonnes de CO2 dans l'environnement avant la pandémie, les carburants verts ou biocarburants se multiplient et se démocratisent.

Viaposte, filiale de La Poste qui dispose d'une plateforme à Fontenoy-sur-Moselle, en identifie et utilise plusieurs : le carburant ED95, d'origine végétale, le gaz naturel comprimé (GNC) et liquéfié (GNL), les biogazoles issus d'huiles végétales recyclées, les carburants du futur qui seront le fruit de la transformation de résidus agricoles et forestiers...

À Phalsbourg, le groupe Bouché (165 salariés, 25 millions d'euros de CA) se sert de carburants alternatifs de type GNC ou GNL afin de réduire son empreinte carbone. Mais la société va plus loin depuis la signature d'une convention professionnelle de formation renouvelée chaque année. Celle-ci instaure une culture de l'économie d'énergie auprès des chauffeurs qui bénéficient d'un accompagnement personnalisé par un instructeur. Un
dispositif qui permettrait à l'entreprise mosellane de maintenir une consommation moyenne du parc à 28 litres/100 km.

Sensibiliser les collaborateurs, c'est également l'un des leviers activés par Viaposte. Le groupe forme ses chauffeurs et transporteurs à l'écoconduite, en les aidant à maintenir une vitesse constante pour limiter les accélérations et freinages intempestifs.

Pour se verdir, d'autres misent plutôt sur l'amélioration du matériel existant. « On installe des économiseurs de gasoil sur nos véhicules, ce qui réduit la consommation de 3 litres/100 km. Le matériel coûte environ 3 000 euros mais engendre moins de pollution tout en étant rentable à long terme, surtout depuis l'envolée des prix du carburant », relate Bruno Fra, président de Fra Transport (40 collaborateurs, 6 millions d'euros de CA), basé à Richardménil, qui dispose de 45 véhicules en propre.
Quant à l'électrique ? « Le jour où ce sera possible, on s'y mettra volontiers. Nous devons assurer des livraisons urgentes sur de grandes distances. Aucun véhicule électrique ne nous permettrait de les réaliser sans que l'on recharge en chemin », confesse de son côté Sébastien Haulet, PDG de l'entreprise HK Courses également basée à Phalsbourg (38 salariés, 13 millions d'euros de CA). Pas question pour autant de ne rien faire. « Pour assurer nos livraisons, notre entreprise s'appuie surtout sur ses 3 000 sous-traitants. Nous sommes en train de mettre en place une méthode par un logiciel afin de retracer la quantité de CO2 rejetée pendant les trajets. Les clients demandent de plus en plus à avoir accès à cette information sur leurs factures. De notre côté, le bilan carbone des sous-traitants tend à devenir un critère de choix », prévient le dirigeant, qui est par ailleurs en train de déployer une politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) forte, avec un volet concernant l'impact lié à la pollution des trajets.

La mutation des entrepôts

Retour chez le géant FM Logistic. Dans son plan Powering 2030 est prévue une démarche qui englobe aussi le fonctionnement général des entrepôts, afin que les installations atteignent la neutralité carbone en 2030. Chaque bâtiment du groupe est désormais imaginé dans l'optique d'optimiser les performances opérationnelles et énergétiques, de la conception à l'exploitation. Sur l'exercice 2021-2022, le groupe serait ainsi parvenu à réduire de 25 % les émissions de carbone de ses entrepôts (quand l'objectif était de 20 %). L'entreprise se rapproche aussi peu à peu de l'autonomie énergétique au sein de ses sites. Des panneaux photovoltaïques équipent des sites en France, Italie, Espagne, Brésil et Inde qui génèrent près de 3 000 mégawattheures (MWh) d'électricité verte. Au Brésil, une plateforme du groupe, grâce à l'énergie solaire, éviterait 43 tonnes d'émissions de CO2 par an. En parallèle, une production d'hydrogène vert est assurée avec une première unité de fabrication implantée sur le site d'Illescas, en Espagne. D'autres, comme ceux d'Hanoï au Vietnam ou de Farrukhnagar en Inde, sont reconnus par des certifications attestant de leur haut niveau de performance sur le plan environnemental. Depuis la crise énergétique qui frappe fortement le secteur de la logistique, l'acteur mosellan a identifié 75 actions prioritaires d'optimisation d'énergie qui doivent « réduire de 7 % par an la consommation d'énergie de l'ensemble du groupe d'ici 2030 et de près de 15 % en 2023, spécifiquement en France », précise un communiqué.

Chez un géant d'une autre envergure, Amazon, en ce qui concerne les nouvelles implantations, priorité à la réhabilitation d'infrastructures existantes qui s'accompagne d'une politique d'économie d'énergie forte.
À Augny, le centre de distribution qui s'étend sur 182 000 mètres carrés de surface utile a été bâti sur une zone désaffectée remise en état. 6 000 arbustes et 500 arbres ont été plantés et des cuves de récupération des eaux de pluie, des panneaux solaires, des bornes de recharge de véhicules électriques, des parking à vélo ont été pensés, tout comme un passage intégral à l'éclairage LED.
« Amazon prévoit d'investir un milliard d'euros en Europe pour poursuivre la décarbonation de son réseau de transport, dont 250 millions en France pour atteindre zéro émission nette de CO2 d'ici 2040 », explique le service communication France du groupe américain.

Vers des offres durables à destination des clients

Pour répondre aux enjeux environnementaux, la partie ne se joue pas uniquement dans le transport ou la transformation des sites. FM Logistic souhaite accompagner ses clients dans leur transition en leur proposant des solutions logistiques durables adaptées à leurs objectifs. Ainsi, le logisticien mosellan souhaite que « tous les métiers du groupe intègrent des offres durables d'ici 2050 ». Actuellement, celles-ci génèrent 13 % du CA mais devraient atteindre 20 % fin 2023. FM Logistic a ainsi « développé un tableau de bord mesurant l'impact d'entreposage et de transport. Le tableau de bord présente l'impact en équivalent CO2 des services logistiques par client et par installation », évoque encore un communiqué. En France, le secteur de la logistique emploie 1,5 million de personnes. D'ici 2030, une croissance d'environ 20 % est attendue. D'ici 2030 surtout, l'ensemble de la filière en Lorraine aura probablement achevé sa nécessaire révolution verte !

Journal La Semaine de Nancy

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